Revue de presse web : Les grandes désillusions. La NSU Ro 80 : trop sophistiquée pour l’époque

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Cet article, dont la thématique est « l’automobile », a été remarqué sur le web, notre staff est heureux de vous en reproduire l’essentiel ci-dessous.

Son titre suggestif (Les grandes désillusions. La NSU Ro 80 : trop sophistiquée pour l’époque) est évocateur.

Identifié sous le nom «d’anonymat
», l’auteur est positivement connu pour d’autres textes qu’il a publiés sur le web.

Les révélations divulguées sont donc appréciées valides.

NSU, vous connaissez forcément… Au début des années soixante, le constructeur sort la Prinz 1000, puis les Prinz TT et TTS qui seront les GTI de l’époque. Vers 1965, le constructeur veut frapper un grand coup.

Klaus Luthe va dessiner une forme arrondie aux larges ouvrants d’une pureté remarquable (il dessinera plus tard l’Audi 50 et la BMW série 3 E30). Le constructeur va aussi miser sur la technologie du moteur rotatif inventée par l’ingénieur Wankel dont le rendement est supérieur aux traditionnels pistons.

Vitrine technologique

En plus de son moteur innovant, NSU choisit la traction avant alors que sa production précédente utilisait le tout à l’arrière (comme la R8 ou la Simca 1000).

Pour continuer, le constructeur adopte un freinage à quatre disques avec double circuit et servo-frein doté d’un système de répartition qui tenait compte de la charge de la voiture ; on ajoute une sorte de boîte de vitesses semi-automatique à trois rapports, une direction à assistance hydraulique et une tenue de route exemplaire. La Ro 80 annonce la couleur : Ro pour rotatif (Rotationskolben) et 80 pour la voiture du futur.

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Avec sa ligne aérodynamique innovante pour son époque qui se déploie sur 4,78 m, la première NSU Ro 80 sort de la chaîne de production le 19 octobre 1967, elle porte le numéro de série 80001061. Photo NSU

Le pavillon de la voiture se remarque par ses montants très fins et l’importante surface vitrée qui permet d’avoir un habitacle lumineux et ouvert vers l’extérieur. La ligne de caisse de la voiture est très basse qui cache une nouveauté dans le soubassement de la Ro 80 : quatre roues indépendantes qui confèrent à la voiture une tenue de route qui se situe dans ce qu’il se faisait de mieux alors. Photo NSU



Le pavillon de la voiture se remarque par ses montants très fins et l’importante surface vitrée qui permet d’avoir un habitacle lumineux et ouvert vers l’extérieur. La ligne de caisse de la voiture est très basse qui cache une nouveauté dans le soubassement de la Ro 80 : quatre roues indépendantes qui confèrent à la voiture une tenue de route qui se situe dans ce qu’il se faisait de mieux alors. Photo NSU

Une voiture remarquée

En octobre 1967, le salon automobile de Francfort sert d’écrin à la présentation officielle de la Ro 80, qui est très remarquée par le public et par les représentants de la presse. Le public est avant tout surpris par la ligne de la voiture où les arrondis côtoient les lignes tendues.

NSU s’est penché sur la question de l’aérodynamique qui a guidé les formes de la voiture : de profil, la voiture est élancée vers l’avant un nez qui descend vers le sol, une calandre inclinée et des pare-chocs très fin. NSU loge les feux sous un carénage, originalité partagée avec la DS…

Les ambitions de NSU

Avec son moteur très compact (995 cm3), la Ro 80 distille quand même 115 ch, ce qui la situe dans la moyenne de sa catégorie de berline familiale. L’obtention du titre de « Voiture de l’année » en 1968 laisse espérer un succès.

Certaines sources évoquent les souhaits du constructeur concernant la Ro 80 : un prix de vente de 8 000 Deutsche Marks, un poids de 800 kg et une consommation de 8 l/100 km.

La première voiture est vendue 14 150 DM. Pour la consommation, ce sera plutôt 12 l/100 km en ayant le pied léger. Un plus gros souci se fait jour avec l’absence de fiabilité du birotor Wankel.

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En septembre 1969, les optiques rectangulaires reprenant le profil à plan brisé de la calandre ont été remplacées par des phares halogènes plats et jumeaux ; des évents d’extraction d’air apparaissent sur le montant situé derrière les portes tout comme sur l’exemplaire de présentation, immatriculé HN-HC 517. Photo NSU

La mauvaise réputation

Un défaut de conception du moteur oblige les mécaniciens à refaire les joints vers 50 000 km, parfois 24 000 km. Des mécaniciens peu au fait de la technologie particulière du Wankel qui ont du mal à assurer l’entretien.

En 1970, après des modifications, la fiabilité est arrivée, mais le mal est fait. 7 811 Ro 80 sont vendues en 1969 et 7 200 en 1970. Les ventes s’effondrent entre 3 et 4 000 véhicules ensuite.

Le premier choc pétrolier finit de miner la carrière d’une voiture qui consommait en moyenne 15 l/100 km, voire 20 l en cas de conduite sportive. De plus, la Ro 80 est vorace en huile.

La chute de la maison NSU

La Ro 80 sera vendue – timidement – jusqu’en 1977 (2 000 ventes entre 1974 et 1976) d’autant que la marque fait désormais partie de l’empire Volkswagen ; depuis 1969, elle a été rachetée et unie à Audi.

En avril 1977, la dernière Ro 80 sort des chaînes dans l’indifférence générale, après 37 398 ventes en presque 10 ans. Les finances de NSU auront fondu dans les efforts de la marque à fiabiliser un moteur qui ne fonctionnera pas mieux chez Citroën (M 35 et GS birotor) ; seul, Mazda va poursuivre l’aventure, jusqu’à gagner les 24 Heures du Mans. Avec l’arrêt de la Ro 80, c’est la fin de NSU.

Publications:

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