Quatre mois après une précédente baisse de charges sociales, le gouvernement britannique réitère sa mesure, au risque de retarder le retour à la normale de l’inflation.
2% de coupes dans les charges sociales annoncées en novembre, et encore 2% annoncées lors du budget 2024 présenté ce mercredi : le message du gouvernement tory à l’intention des classes moyennes est clair.
Les cotisations sociales des salariés, qui étaient encore de 12% l’automne dernier, seront désormais taxées à seulement 8% ce qui représentera au total près de 900 livres de gains chaque année pour les travailleurs (environ 1.050 euros)… et 10 milliards de livres de moins dans les caisses de l’État.
Simple tour de passe-passe destiné à sauver la face, à quelques mois des prochaines élections générales données perdues d’avance par l’ensemble des instituts de sondage?
2%
L’inflation devrait revenir à 2% en 2025, avec une croissance qui pourrait atteindre 1,9% (contre 0,8% cette année).
Cette baisse de la pression sur les ménages, qui ne sont pas encore sortis de deux années de hausse spectaculaire du coût de la vie, est jugée prématuré par certains experts. L’inflation, qui a dépassé la barre des 10% l’an dernier, baisse très lentement et se situe encore à 4%, soit le double de la cible de la banque centrale.
Stimuler trop précocement l’économie pourrait maintenir cette inflation à ce niveau élevé, alors que le taux directeur est toujours de 5,25%. Jeremy Hunt, le ministre britannique des Finances, préfère décrire la problématique dans l’autre sens, en expliquant que c’est parce que l’inflation a déjà beaucoup baissé que ces mesures sont possibles.
Le rapport de l’Office for Budget Responsibility, organisme public indépendant qui évalue les mesures gouvernementales, va plutôt dans le sens du ministre des Finances. L’inflation devrait ainsi revenir à 2% en 2025, avec une croissance qui pourrait atteindre 1,9% (contre 0,8% cette année). La dette, qui flirte avec les 100% du PIB devrait descendre à 94,3% en 2028-29.
Le pouvoir sortant espère convaincre les électeurs que les dégâts économiques ont été limités, au moins depuis l’arrivée du duo Sunak-Hunt à Downing Street, sachant que les conservateurs sont au pouvoir depuis 2010, et que les diverses études ne laissent aucun doute sur le fait que le niveau de vie des Britanniques s’est effondré.
Outre une hausse du seuil de revenus à partir duquel un ménage peut bénéficier d’allocations familiales, Jeremy Hunt a emprunté au Labour une mesure phare de son programme de campagne, avec l’abolition du régime spécial des « non-doms ».
Les résidents domiciliés fiscalement dans un autre pays devront désormais payer des impôts sur l’ensemble de leurs revenus, au bout de quatre ans de présence.